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  • Photo du rédacteurClara BL

Triggered

TW: TSPT, relation toxique


Et voilà que la relation toxique refait des siennes!

Ça faisait longtemps que je n'avais pas écrit sur ce thème, non ? J'ai l'impression !


Je vivais ma meilleure vie, tranquillement, et puis BOOOM ! Triggered.



J'utilise le mot anglais triggered parce que je trouve qu'il exprime beaucoup mieux ce qui se passe dans ces moments-là. J'aime bien trouver les mots justes en français aussi, mais là stimulée, activée, déclenchée...pour moi ça fait un peu trop stimulation intellectuelle, activité sportive ou début d'un truc cool.

Alors qu'avec triggered, je vois quelqu'un qui presse la détente d'une arme à feu. Et, tout de suite, c'est plus parlant, pour moi.

Un truc bruyant, dangereux, qui te met en mode survie que tu le veuilles ou non.


Bon, c'était pas un truc de fou. J'étais juste en train d'avoir une conversation par message - thank God for that!- avec quelqu'un quand il m'a parlé de Mars. Alors, oui, c'est inattendu comme trigger, on est d'accord. C'est ce qui rend ça un peu rigolo, non?

Je vais vous demander de mettre des trigger warnings quand vous me parlez de la planète Mars ou de l'espace, mais que voulez-vous, on en est où on en est. :)


Bref, je lis cette phrase sur la planète Mars et là, flash-back, et … Je ne saurais pas trop dire ce qui s'est passé après, j'ai l'impression de plus avoir été vraiment là. Mode survie activé.


Alors, déjà, je savais pas que j'avais des flash-backs. J'ai découvert ça ce matin dans la douche en essayant de décrire ce qui s'était produit dans mon cerveau, et ce mot m'a semblé tellement approprié, ça m'a fait... OH ! Wooooow ! C'est ça des flash-backs. Ah ! Ah bah oui, j'ai des flash-backs. Je ne savais pas. Je sais pas vous, mais moi quand je pense flash-back, je pense scènes horribles, de guerre, de meurtre, d'accidents, d'agressions, etc. Mais en fait non, c'étaitpas ce genre-là. Je me rappelle à peine la scène et elle n’a strictement rien de flippant. Ce qui est important, c'est ce que ça déclenche, l'émotion, la réaction physique.


J'ai été heureuse de voir que j'avais fait suffisamment de progrès pour me rendre compte de ce qui se passait, et apprendre que j'avais des flash-backs. C'est déjà un sacré chemin! Parce qu'il y a un an, j'en avais tout autant, je ne le savais juste pas. J'étais tellement en mode survie que je ne voyais plus rien et que je ne m'en rendais pas compte. Et puis, j'avais tellement une idée précise de ce à quoi ressemble les flash-back d'une relation toxique, que clairement, ça ne me concernait pas.


Maintenant, je me sens suffisamment en sécurité pour pouvoir noter la différence entre quand je suis triggered et quand je ne le suis pas. Et savoir que l'idée qu'on se fait des choses nous empêche souvent de voir la réalité. C'est pas une nouveauté, mais je me le dis quand même.

Je me souviens de ces moments à Lyon où j'allais voir des ami.e.s. Je me sentais bizarrement un peu comme une bête traquée. J'avais l'impression d'exagérer. Et pourtant, quand je regarde en arrière, je sais que j'avais « seulement » la tête pleine de flash-backs que je ne nommais pas. Que mon système nerveux était activé. J'avais le souffle court, la tête qui tourne. J'étais habituée à cet état de nervosité constant. Alors je faisais avec.


Maintenant, je comprends un peu mieux pourquoi tout semblait plus facile aux autres !


Ces symptômes et beaucoup d'autres, ce sont des symptômes qu'on associe aux troubles de stress post-traumatiques. Je ne sais pas si c'était mon cas, mais, tout ce que j'ai lu sur le sujet m'a beaucoup parlé et aidé à normaliser des réactions qui semblaient disproportionnées. Et même si ça va beaucoup mieux aujourd'hui, ça m'arrive encore à intervalles plus ou moins réguliers.


Je me rends compte comme les accompagnements que j'ai reçus et mon entourage m'ont été précieux dans ce processus de retrouver la sécurité.


Je me rends compte aussi de toutes ces actions que j'ai posé qui m'ont permis d'en être là. Ce qui me paraissait extrême me paraît aujourd'hui la base. C’était radical pour moi de sortir de ma vie tout ce qui me trigger, des choses ou des gens. J’ai eu l’impression d’être cruelle en sortant de ma vie certaines personnes.


Je n’aimais pas l’idée de passer d’un extrême à l’autre, de me protéger de tout. Sauf que, je ne me protégeais pas de tout, et j’en viens de plus en plus à penser que j’ai besoin d’expérimenter certains extrêmes pour trouver mon point d’équilibre.


C’était nécessaire pour reposer mon système nerveux et sortir du mode survie. Pour prendre soin de moi, guérir de mes symptômes et de leurs causes. J’ai détesté mon besoin de sécurité parce que j’avais l’impression qu’il me coupait de tout ce que je désirais. Et puis, petit à petit, je me rends compte que ce besoin m’a forcé à me reconnecter à moi-même et à ma sécurité intérieure.


C’est encore un travail en cours, mais aujourd’hui, je ne vois plus d’autres moyens d’être en lien que dans la sécurité. Être en lien entre personnes en mode survie, ce n’est pas vraiment être en relation. En tout cas pas comme j’ai envie. Je n’ai pas envie d’être absente de mes relations. Et j’ai bien besoin d’être en sécurité pour être pleinement présente. C’est comme ça que je peux montrer le meilleur de moi-même. Alors j’ai gentiment envoyé un message à cette personne pour lui dire que je devais prendre soin de moi et terminer cette conversation. Bon, bien sûr, c’était triggering, je ne vous le cacherais pas!


Voilà ce que j’ai fait juste après pour gérer ma crise d’angoisse/de larmes naissante : secouer mon corps en entier, taper des pieds, secouer les mains… Shake that body baby!


C’est une façon de compléter le cycle du stress, de faire circuler l’énergie, c’est pas un remède magique, mais ça aide.


Puis, comme j’étais toute seule à l’appart, j’ai mis une chanson que je connais très bien (je suis pas là pour sortir de ma zone de confort!) à fond, et j’ai dansé, en laissant mon corps faire ce qu’il sentait. Parfois, j’écoute juste, parfois je chante/crie à pleins poumons. Et j’ai fini avec une tasse de thé, mais pas la traditionnelle tartine de halloumi… Mon estomac était encore triggered, je crois. Généralement, ça fait du bien à mon système nerveux aussi.


Je peux aussi me laisser pleurer, me rouler en boule sous une couverture, méditer ou faire du yoga si j’y arrive, j’ai noté que c’était assez rare directement après, mais une fois l’intensité passée, quelques heures plus tard, je peux — et j’ai besoin de — me poser , et ça peut être une façon de faire. Pour moi, sans surprise, l’écriture est ce qui m’aide le plus.


Puis, je me fais un câlin, me félicite et me remercie d’avoir pris soin de moi.

J’apprends aussi à reconnaître que c’était vraiment difficile et à lâcher prise encore un peu sur ce que je voudrais être capable de faire ou ce que je voudrais faire autrement. Juste de l’autocélébration et du soin de moi.


Tout ça pour dire, notre système nerveux peut être mis en mode survie pour tout un tas de raison qu’il ne nous appartient pas de juger.


Et prendre soin de soi quand on est triggered, c’est ESSENTIEL ! Peu importe, ce que vous avez à faire, ça doit être une priorité. Apprenez ce qui calme votre système nerveux, et faites-le ! Peu importe si vous avez l’impression d’exagérer, d’en faire trop, que c’est bizarre. On s’en fout. Save your fucking self first!


Je ne vous dis pas ce que vous devriez faire, hein, je vous partage juste ce que j’aurais bien voulu qu’on me dise. ;)


Des bisous,

Clara

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