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  • Photo du rédacteurClara BL

Pensées

Vous aussi vous avez l’impression que vos pensées elles sont super importantes ? Genre, vous essayez d’être présent.e et puis une pensée se pointe et c’est comme si elle contenait la solution à tous vos problèmes, enfin peut-être juste celui qui vous occupe à ce moment-là et c’est déjà bien.


Du coup, innocent.e, que vous êtes vous suivez cette pensée, et vous vous retrouvez à avoir préparé votre petit déjeuner, pris une douche et commencé à vous habiller sans même vous en rendre compte. Après environ 2 h 50 de suivage de pensées, vous atterrissez dans le présent, et vous réalisez qu’il a continué sans vous le malotru.

C’est pas un peu chiant ? Il y a un truc que je ne comprends pas très bien : depuis le temps, je le sais bien que mes pensées ne sont pas la réponse à tout, et qu’elles ont, en fait, tendance à me confuser encore plus. Mais je ne peux pas m’en empêcher. Une pensée à toujours l’air plus cool ou plus utile que la suivante et c’est parti !


Même dans les moments que j’ai spécifiquement prévu pour sortir un peu de mes pensées comme le yoga (et ça marche assez bien la plupart du temps), j’ai des moments où au lieu de sentir ce qui se passe dans mon corps, je suis en train de penser à ce qui se passe ou surtout devrait se passer dans mon corps et s’ensuit une litanie qui fait un peu comme ça : « Tiens, ça tire ici, est-ce que c’est normal ? Peut-être que je ne suis pas correctement, attends, comment elle est, elle ? Purée, j'y arrive pas. Qu’est-ce que je devrais sentir exactement ? C'est vraiment une métaphore de la vie le yoga... Ah mince, j’ai loupé ce qu’elle a dit j’étais dans mes pensées ? »

Je commence à avoir de l’expérience donc je peux saisir plus facilement ces moments de « ah mince, j’étais encore dans mes pensées » et en sortir.


Ce matin, dans ma méditation, un super moment pour penser si vous voulez mon avis, Andy disait, ce n’est pas les pensées le problème, c’est nos pensées sur nos pensées. Celle-ci nous plaît, alors on la suit et on crée une histoire autour, celle-là non, alors on résiste et on crée une autre sorte d’histoire. Et puis évidemment, pour les control freak comme moi, il y a toutes les pensées sur ce que j’ai à faire dans la journée, dans la semaine ou dans les dix prochaines années, et éventuellement ce que je n’ai pas fait hier, etc.


Les pensées, ce n’est pas un problème en soi, d’ailleurs ça a pu être une solution. Peut-être qu’on a eu besoin de se réfugier dans nos pensées pour se protéger. Les pensées elles m’empêchent souvent de ressentir tellement elles prennent toutes la place et m’emmènent dans leur monde. Et je suis sûre qu’à une époque c’est exactement ce dont j’avais besoin.

Les mécanismes qui aujourd’hui nous empêchent de vivre aussi librement qu’on voudrait, ce sont souvent ceux qui nous ont permis de vivre tout court à une époque. C'est beau, non ? In its weird way. Et ça ne se change pas d’un coup de cuillère à pot.


Créer un environnement où tout notre être peut se sentir suffisamment en sécurité pour laisser tomber des protections, ça prend du temps et de l’énergie et c’est normal. Et notons quand même, il n’existe pas d’existence humaine vide de pensées (enfin à ma connaissance, si vous avez d’autres infos, merci de les faire passer !), donc ce n’est pas le but !


Et je me rends compte petit à petit, AVEC LE TEMPS — c’est important parce qu’apparemment ça n’arrive pas tout de suite, oui, je sais, c’est vraiment nul ! — je peux décider que ce n’est pas le moment pour mes pensées. Qu’aussi phénoménale (oui, phénoménale, mes pensées sont tout à fait phénoménales!) que soit ma pensée actuelle ou la suivante, ce n’est pas le moment pour ça, c’est le moment pour autre chose. Cet autre chose n’est pas forcément confortable parce que quand on a l’habitude de vivre dans ses pensées, la réalité est un peu effrayante, qu’elle soit cool ou pas d’ailleurs. Et puis quand on est là, on est vraiment là, et en fonction de l’environnement ça peut être cool ou pas. Être là c’est assez intense, mine de rien. Des fois, on a pas envie d'être là, et franchement, je comprends !


Bref, parfois, j’arrive à me dire que ce n’est pas le moment et à revenir à ce qui se vit pour moi. Et je vois comme ça m’aide d’avoir des espaces dédiés à « ce n’est pas le moment ». Ça veut dire que j’ai des espaces où c’est le moment. Où je vais penser et préparer mon discours. Où je vais réfléchir à ce que j’ai envie de faire par rapport à cette chose avec les informations que j’ai. Des moments avant et des moments prévus pour toutes ces pensées. Et si j’ai l’espace pour ça, ça me rassure quand l’espace n’est pas pour ça. Do you know what I mean?


Le yoga, c’est pas pour penser, c’est pour bouger. Mais desfois, ça marche pas. Parce que mes habitudes peuvent reprendre le dessus et je fais du yoga juste parce qu’il faut. Alors, parfois je danse, ou je marche. Juste pour créer à nouveau un espace sorti de l’automatisme où mes pensées sont les reines. Elles sont cools, mais pas aussi fantastiques qu’elles essayent de me faire croire. ;)

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