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  • Photo du rédacteurClara BL

Patience

Je n’ai jamais été très patiente, ni avec les choses, ni avec les autres et surtout pas avec moi-même. Comme beaucoup d’entre nous, j’ai appris que c’était maintenant ou jamais. Qu’il n’y avait pas de place pour le temps et la patience. Que tout dépendait de ce choix maintenant tout de suite. C’est un des premiers articles que j’ai écrits d’ailleurs. Une des premières choses que j’ai apprise en Angleterre. Et que j’ai besoin d’intégrer un peu plus.


Il y a un temps pour tout. Surtout pour moi.

« Tu as le temps » est toujours affiché sur mon mur.


Mais j’ai appris que si je voulais quelque chose alors, je faisais tout ce qui était en mon pouvoir, et même un peu plus pour faire bonne mesure. J’ai appris que si j’aimais vraiment quelque chose ou quelqu’un alors j’étais disponible tout de suite maintenant, complètement. Sinon, ce n’est pas suffisant. Sinon, ça montre que je ne veux pas assez, je ne suis pas assez attachée. Si je suis plus attachée à moi qu’aux choses ou aux autres, je ne suis pas une bonne consommatrice ou carer. ;)


Bien sûr, parfois, c’est le moment de faire tout ce qui est en mon pouvoir. Je n’ai pas peur d’y aller à fond. Je suis incroyablement déterminée. Si je décide quelque chose, je fais que ça arrive. Pourtant, ce n’est pas toujours joyeux.

J’ai l’impression de ne pas toujours être au clair sur ce qui est mon pouvoir, celui des autres et celui de l’Univers. Et souvent, je compte un peu trop sur moi. Sur ma détermination. Et je continue à aimer cette idée de moi qui fait. Même quand ce n’est pas le bon moment. Même quand c’est trop.


Où est passé mon rythme à moi ?


Pourquoi dans ma tête l’attente, ou l’observation sont associées à la procrastination ? À l’absence de choix et d’engagement ? De pouvoir personnel ? C’est étrange, non ? Pourtant, je me connais suffisamment pour savoir que je sais m’engager de tout mon cœur. Je sais choisir. Je sais agir. Alors pourquoi cette panique de la non-action ? Du besoin de temps ? On a bien cette phrase qui nous dit que tout vient à point à qui sait attendre ? Mais on est aussi bombardés de messages qui nous pressent de faire le choix qui va changer notre vie pour le meilleur. Notre vie n’est jamais assez bien.


Il y a toujours de l’évolution, du changement, de l’expansion puis de la contraction. C’est comme ça que la nature fonctionne. Où est l’espace pour la contraction dans notre société ? Où est cet espace pour le repli ? Pour la lenteur ? Pour aller chercher les réponses au fond de nous ? Pour prendre le temps ?


Pour suivre le rythme, j’ai utilisé mon cerveau. Mon cerveau, par chance, comprends vite, suis des logiques complexes, c’est mon sésame pour suivre le rythme. Alors j’y passe ma vie. Même quand le reste de moi n’est pas d’accord. Puis, je tombe malade parfois, où je sais que j’ai besoin de ralentir, parce que mon corps ne se laisse plus traîner comme un boulet, thank God ! Et j’ai du mal à suivre. J’ai du mal à m’aimer dans la lenteur qui pourtant fait partie de moi. J’ai même encore un écrit de ma petite sœur qui dit que je suis lente et que c’est chiant.

Non, je ne suis pas capable de connaître toutes mes réponses tout de suite. Non, je ne peux pas rendre mes décisions réelles tout de suite. Non, je ne suis pas capable de sentir ce qu’il me faut à la seconde. Parfois, oui. Souvent non.


Souvent, j’ai besoin de temps pour que mon corps s’habitue à une situation. Pour qu’il se sente en sécurité pour se détendre et sentir ce qu’il a à sentir. J’ai besoin de temps pour qu’il me donne les informations dont j’ai besoin pour la suite. Peut-être que les informations sont là tout le long, mais ce n’est pas important. L’important c’est de respecter le rythme avec lequel je peux les recevoir. Avoir la patience de les laisser venir. Être patiente avec moi-même. Avec les autres.


Avoir la patience, de ne pas savoir, pour le moment. La patience de changer d’avis. La patience d’explorer, plutôt que de jouer aux devinettes à la va-vite dans mon cerveau déconnecter de la/ma réalité. Est-ce que je peux être en sécurité dans la patience ? Dans mon rythme ? Alors que tout me dit que la sécurité se trouve dans les réponses immédiates et dans les certitudes ? I guess I just wanna try.


Pour certains, la question « si tu devais mourir demain qu’est-ce que tu ferais ? » fait apparaître à la surface le plus important, l’essentiel.

Pour moi, aujourd’hui, c’est plutôt, « Si tu avais tout le temps du monde qu’est ce que tu ferais ? » De plus en plus, je différencie ce qui est important pour moi et me convient parce que j’y mets du temps, de la patience et aussi de la confiance.

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