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  • Photo du rédacteurClara BL

Bienvenue chez moi - #1 Les règles

Ça fait bientôt deux ans que j'écris ici, et je ne vous ai encore jamais souhaité la bienvenue, ni fait visiter, sacrebleu, quelle impolitesse! Remédions à ça ! Vous êtes arrivé dans l’espace de Clara Voyage autour des mots. 🙂 C'est un peu comme si vous rentriez dans ma maison. Je vous souhaite la bienvenue, je suis très heureuse de vous accueillir ici.


Merci d'enlever vos chaussures avant d'entrer, je vais vous prêter des chaussons.


Parce que j'aime que les choses soient claires et que je me rend (enfin ! certain.e.s diront) compte de la valeur des limites, on va commencer par les règles et la semaine prochaine je vous ferai visiter.


Pour être honnête, j'ai toujours détesté mon besoin de sécurité, je ne le comprenais pas. « Ce n'est pas le rôle du monde d'être moins dangereux ? »

Aujourd'hui, je comprends un peu mieux que ce n'est pas (seulement) parce que le monde est parfois dangereux que mon intégrité mérite d'être protégée. C'est parce que ce qui est précieux mérite un espace où s'exprimer.

Nos vérités sont précieuses, et on ne peut pas les exprimer là où elles ne sont pas en sécurité.


Ces règles, c'est ce que JE choisis pour pouvoir exprimer ma vérité. Les limites, c'est là où mon intérieur rencontre l'extérieur.

Et j'ai toujours cru que ça ne faisait que nous séparer plus, quand tout ce que nous cherchons est une forme où une autre de sensation de notre unité. Finalement, peut-être que c'est dans la protection de notre unicité que l'on expérimente l'unité.

Je ne suis pas encore sûre. Mais je crois que ça vaut le coup d'explorer cette idée, et mes mots valent la peine d'être exprimés dans un espace où ils sont en sécurité, comme moi, comme vous. Mes mots sont écrits pour moi et pour vous qui vous y retrouvez, ils ne sont pas écrits à quelqu'un, et c'est la différence que me permettent ces règles et ces limites.

So let's rule!


Comme quand on rentre chez quelqu'un, on montre du RESPECT. Et je comprends qu'on puisse oublier qu'il y a quelqu'un derrière l'écran, donc voici un petit point de repère : est-ce que vous diriez ce que vous vous apprêtez à taper sur votre clavier à la personne en face de vous ? Si la réponse est non, abstenez-vous.


Comme chez tous les amis qui nous accueille chez eux, on est pas là pour critiquer la décoration, débattre de si elle est bien ou encore donner des conseils pour qu'elle soit mieux.

En ce qui concerne ma décoration, si je veux un avis sur les nuances de roses, violets ou gris de mon papier peint, je le demande à une personne bien choisie, voire à un professionnel, pas à la première personne qui pense que mon violet ne va pas avec le gris en passant dans la rue. Tout ce que j'ai choisi pour cette maison est personnel, des meubles aux peintures. Et je m'en fiche de savoir si le peintre est bon, si c'est bien placé ici, si cette œuvre à sa place dans le courant néo-féministe du 31e siècle post-apocalyptique. Si on veut refaire la peinture, parce qu'il faudrait un peu plus de nuances de rouge, c'est des travaux manuels, pas intellectuels. Vous pouvez faire des travaux manuels si vous voulez, créez quelque chose de nouveau, ce qui est déjà créé ne peut plus être changé quoique vous en pensiez.

Quoiqu'il en soit, je pense que vous comprenez : on aime rarement se prendre un avis non sollicité dans la figure. Et si on pense que c'est vraiment un avis qui mérite d'être entendu alors on s'assure que ce soit le bon moment, le bon espace et que la personne soit okay pour le recevoir. Sinon, on se tait. Oui, je sais, c'est pas toujours facile ! Mais ça rend les choses bien plus fluides pour tout le monde.

Je me rends bien compte qu'il y aura toujours quelqu'un pour se glisser subrepticement par la porte de derrière, venir se caler derrière nous, et dire à voix haute juste à côté de notre oreille, « putain, mais qu'est-ce que c'est moche cette merde ».

Si on était dans un musée, je lui aurais demandé gentiment d'aller exprimer son dégoût ailleurs que dans mon oreille, ou je me serais déplacée. On pourrait être tenté de suffer through it, mais je déconseille, on se retrouve vite avec une armée de « c'est moche cette merde » quand on essaie juste de kiffer, ça rend le kiffe difficile. Dans cette maison, les malotrus sont reconduits à la porte. Ce n'est pas un espace pour ce genre de retours.


C'est un espace où j'ai envie de prendre soin de vous et soin de moi.


C'est pour ça que je ne suis pas là pour vous éduquer sur les bienfaits de pleurer régulièrement — allez savoir pourquoi j'ai choisi cet exemple ! #cancerperson — en termes de longévité du canal lacrymal ou sur les bienfaits la danse sur le corps et l'esprit. Malgré mon envie irrépressible parfois, je dois bien le dire, c'est tellement dommage de passer à côté de ça ! Il y a plein d'espaces d'éducation si ça vous intéresse. Si vous n'aimez pas pleurer (ou danser), vous êtes bienvenu.e.s aussi ! Sachez juste que c'est un espace de gens qui pleurent devant des fleurs ou qui dansent pour le plaisir d'être touché.e.s.

Même si ça vous met mal à l'aise, en colère ou que vraiment vous comprenez pas ces pleurnicheurs, vous avez choisi d'être ici (et pouvez choisir de ne plus l'être) et vous n'êtes pas là pour convaincre qui ce que ce soit que pleurer c'est pour les faibles. Je veux bien vos expériences, vos difficultés, que vous n'êtes sûrement pas les seul.e.s à avoir, mais les insultes, le gaslighting (faire douter quelqu'un de sa réalité), les avis non sollicités, les débats, ça c'est non.

Et si vous n'êtes pas à l'aise à partager en public, vous pouvez me demander de me parler dans une autre pièce. Je serais là dans la mesure de mes possibilités et dans le respect de mes limites. Comme vous, je ne suis à la disposition de personne et je ne dois mon temps, mon énergie, ou quoique ce soit, à personne. Et mes choix n'ont pas à être justifiés, tout comme les vôtres.

C'est pour ça aussi que ta conviction qu'il faudrait toujours plâtrer les petits orteils cassés, j'aurais tendance à m'en tripoter la nouille. Ce qui m'intéresse, c'est des conversations qui partent de nous, pas des débats qui tournent en boucle. J'aimerais mieux connaître l'histoire derrière, pas celle de la pote de ta grand-tante qui s'est cassé un orteil et pour qui ça a été très dur, d'ailleurs, son orteil est sacrément déformé maintenant et ça la complexe un peu, mais ton histoire à toi, ou ce qui te touche dans celle que tu as entendue. Parce que mieux comprendre les autres, c'est un de mes plus grand plaisir et ça me permet de mieux me connaître moi, sans forcément être d'accord, mais sans chercher à imposer un point de vue. Les chiffres sur les résultats du plâtrage de petit orteil, et trancher la question, je dois avouer que… Je sais pas, je trouve ça chiant en fait, pas vous ? L'échange de connaissances pour nourrir nos cerveaux sur patte, ce n'est pas ici. Ce n'est pas le cerveau que j'ai envie de nourrir ici.


Dans cette maison, on est là pour être curieux, pour explorer, pour ressentir plein de choses juste parce qu'on est en vie. Ça demande d'être ouvert à certaines choses, à sa sensibilité, à sa vulnérabilité et à celles des autres. Et personne n'a dit que c'était inné ou facile. On est là pour se tromper et apprendre. On est là pour laisser notre enfant intérieur s'exprimer, sous le regard bienveillant de l'adulte en nous. On est responsable de nous, pas des autres. Si vous n'en êtes pas là… Je vous laisse revenir plus tard. Et parfois, je reviendrais plus tard aussi.


J'ai longtemps eu une maison avec une porte, mais pas de murs, ouverte à tous les vents. Et ça m'a causé pas mal de tort — vous pouvez peut-être imaginer des restes de pots cassés ici ou là, des murs égratignés ou fissurés — alors même si une petite voix me dit « Ouh avoir des limites c'est moche, ça veut dire que t'es une mauvaise personne, t'as envie d'être qu'avec des gens qui sont d'accord avec toi, t'es vraiment pas ouverte d'esprit », je ne laisse pas tout le monde entrer et faire n'importe quoi dans cette maison. Respecter ma valeur d'ouverture, c'est être ouverte dans ce que je partage, pas ouverte à tout le monde.


Parce que les murs, c'est fait pour protéger et honorer ce qu'il y a à l’intérieur et qui nous est précieux. Un espace d'ouverture et de dialogue, c'est précieux pour moi. Un espace où je peux partager mes expériences et écouter celles des autres sans que l'une n'invalide l'autre, c'est précieux pour moi. Un espace où je peux être moi et vous pouvez être vous sans avoir peur d'être puni.e.s parce nos vérités sont parfois difficiles à recevoir, c'est précieux pour moi. Vous êtes bienvenu.e.s à partager vos expériences, vos questionnements et ce qui est là pour vous quand vous voyez ce qui se trouve dans cette maison. Avec considération, et en parlant de vous. Je vais m'appliquer à faire de même de plus en plus. Pour qu'on puisse tous être nous-mêmes, se mettre à danser le plus ridiculement possible au milieu du salon si on a envie, à pleurer en voyant un truc beau ou très laid…


Si je sens que quelque chose ne va pas, je ferais confiance à mon ressenti, et je ferais ce qui est nécessaire pour continuer à prendre soin de moi et de vous. Ça peut prendre de nombreuses formes, jusqu'à l'exclusion d'une personne, et parfois, ça semblera incompréhensible. Mais ça n'est pas grave, on ne comprend pas tout, ça ne veut pas dire que ça n'a pas de sens.


Si vous vous sentez à l'aise avec ces règles, la semaine prochaine nous passons à la visite !! Il y a tellement de choses à découvrir, je suis super enthousiaste de vous montrer. Et si ce n'est pas le cas, vous êtes libre de partir, de revenir plus tard, ou pas. We are not everyone's people and that's okay.

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