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  • Photo du rédacteurClara BL

Sans pression

Dernière mise à jour : 26 nov. 2021

Je rêve d'une vie sans pression et pourtant hier, j'ai été à la préfecture de Lyon et j'ai témoigné de mon parcours devant 200 personnes. Vraiment pas de pression! Surtout que c'est le genre de chose qu'on fait tous très détendu.e, non? J'avais juste envie de pointer l'ironie et de mettre une jolie photo de moi, parce que why not!


Je rêve d’une vie sans pression. Une vie que j’imagine au milieu de la nature avec rien d’autre à faire que de planter des légumes et courir pieds nus dans les champs.


J’ai entendu ma coloc (se) dire plusieurs fois que c’était vraiment trop de pression et qu’elle pouvait pas continuer comme ça, que peut-être elle devrait juste tout arrêter et aller vivre à la campagne d’amour et d’eau fraîche. Pas en ces mots, mais c’est l’idée. Et c’est une idée tentante sur le papier.


Sur le papier sûrement parce qu’on riait assez souvent du fait que même à la campagne avec un jardin et un chien on serait sûrement les jardinières les plus stressées du monde.

On peut se mettre la pression pour tout. Tout le temps.


Et je sais bien qu’il y a aussi ce monde de la productivité, de l’efficacité qui n’arrange rien. Il faut tout savoir tout de suite, et agir agir agir, produire produire produire et surtout consommer. Mais je me suis aussi rendu compte que la pression, si elle fonctionne quand elle vient de l’extérieur, c’est qu’il y a un truc à presser à l’intérieur. Et pas un citron.


Je me demande toujours si je fais la bonne chose, si je le fais (assez) bien, j’essaie, je me plante, je recommence, et puis c’est trop de pression. Et j’en ai marre. Alors, je prends une pause et j’y retourne, mais immanquablement, quoique je fasse la pression revient sous une forme ou une autre.


La pression n’a rien à voir avec ce que l’on fait, ou même comment on le fait, elle a tout à voir avec nos attentes et les attentes qu’on s’imagine que le monde extérieur à de nous (la plupart du temps, le monde extérieur s’en fiche bien plus que nous de si on fait super bien un dossier de 57,5 pages sur la nidation des hirondelles, mais nous, on s’en fiche pas).


Si vous êtes en train de lire ça vous faites aussi peut-être partie de la catégorie de gens qui ont des attentes complètement irrationnelles d’eux-mêmes. Genre, je peux même pas chanter faux et fort toute seule dans ma voiture parce que je suis censée faire mieux que ça, j’ai pris des cours de chant pendant dix ans, merde ! Et même pour m’amuser bah non, il faut que je chante bien. Va savoir pourquoi. La pression commence seule dans une voiture, on est mal barré.


Il faut être parfait à nos propres yeux en permanence, tu parles que c’est épuisant et qu’on ne peut pas continuer comme ça toute notre vie. La mort par surpression n’est peut-être pas dans les manuels de médecines, mais je suis à peu près sure que si on se presse assez, à la fin on ne peut plus respirer. À moins, de ne pas avoir de corps, mais là ça compte pas.


Anyway… je rêve de vivre sans pression comme la plupart de ceux d’entre nous qui care too much pour ne pas se la mettre (la pression, of course, suivez un peu).


Mais, je me rends compte que ce n’est pas en faisant moins et en allant m’isoler dans une maison de campagne avec personne autour (ma future maison est de campagne, mais elle à des gens autour donc ça va !) et en sirotant du thé sans théine toute la journée que ça ira mieux. I kinda tried... Pas toujours hyper efficace, surtout si c’est pas du thé commerce équitable.


Bref, je commence à me dire que pour vivre sans pression comme la plupart des choses qu’on cherche à fuir et qui nous rattrape tout le temps, peut-être qu’il faut juste la regarder en face, et vivre avec elle un moment. Recevoir le cadeau qu’elle nous donne (oui, j’ai fait une lettre de remerciement à mon anxiété, j’en suis au point où tout est un cadeau, je suis bizarre comme ça).

Qu’est-ce qui se passe si je fais ce qu’elle me dit ? Tiens, je vois. Qu’est-ce qui se passe si je ne fais pas ce qu’elle me dit ? Oh fascinant. Bien sûr, il faut avoir l’espace, parce que c’est un sacré défi et ça demande de l’énergie.


Mais si on arrive à prendre assez soin de soi par ailleurs, je pense que c’est possible.

Et alors comme un mur qui nous paraît immense quand on est un enfant au pied du mur. Si on s’éloigne un peu le temps d’observer et de grandir un peu plus à chaque pas que l’on fait dans sa direction alors, on se rend compte qu’il n’est pas si grand que ça et que peut-être même on peut passer par-dessus.


Je ne sais pas si une vie sans pression est possible, mais on peut au moins lui reconnaître qu’elle nous montre ce qui est important pour nous. Et ça, c’est déjà bien.

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