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  • Photo du rédacteurClara BL

Quand tes rêves te pourrissent la vie

Des rêves, j’en ai plein. Genre vraiment beaucoup, des petits, des grands. Comme nous tous qu’on les connaissent très bien ou qu’on ne les ignore.


Et c’est génial d’avoir des rêves. Les rêves nous portent, nous font avancer, nous nourrissent. Ils sont le monde meilleur qu’on imagine. Ils sont notre âme qui nous guide. Un rêve se réalise ou se brise et le suivant se forme.


Ça me fait penser aux paroles de Say what you Will, la chanson de Johnnyswim avec laquelle je joue en ce moment : « Reach higher still yearning, and we will not grow tired ». Nous sommes toujours en train de reach higher, de yearn pour quelque chose. C’est humain.



C’est aussi humain de se pourrir la vie avec tout ce qui nous tombe sous la main. Obviously.

Ça vous arrive vous aussi d’aimer tellement vos rêves que vous les aimez plus que la réalité. Vous êtes capable d’aimer votre futur, mais plus votre présent. C’est ballot, non ? Un truc qui te porte devient le standard contre lequel tu te mesures en permanence, et ça va sans dire que t’es carrément pas à la hauteur ! Reality check: on est toujours à la hauteur, mais si on se compare à des choses qui n’existent pas (que ce soit un futur fantasmé ou des magazines) alors on se sentira toujours insuffisant. On est toujours suffisant, parce qu’on est suffisant et c’est tout. C’est intrinsèque.


Évidemment, ça va avec le point précédent, quand je vois seulement ce qu’il reste à accomplir, à changer et à parcourir pour atteindre mes rêves, ça me pourrit un max la vie. De moi à… moi (et à toi qui lis ça bien sûr) : Tu peux prendre le temps de regarder en arrière les paysages des montagnes déjà gravit, ça va pas te trouer le… bref, te ralentir, ça pourrait même t’aider. J’ai vu beaucoup de gens — ah non, pas moi of course #imperfect — refuser de regarder en arrière parce qu’il faut avancer, et que c’est forcément nostalgique, triste ou simplement inutile que de penser au passé, mais je ne suis pas d’accord. On peut regarder le passé de plein de façon, et on peut l’utiliser comme outil pour continuer à nourrir nos rêves. On peut l’utiliser comme un rappel de nos rêves déjà réalisés, de nos compétences, des difficultés qu’on a été capable de surmonter, etc.


Bien sûr, on a tous nos moments de loose, de découragement. Mais ça devient vraiment pourri quand mes rêves me font me dire que j’y arriverais jamais parce que j’’y arrive pas encore. C’est tellement normal de ne pas savoir comment et de ne pas y arriver. Ça se construit des rêves.

Si on savait déjà comment faire, ce serait pas un rêve, ce serait un plan infaillible en x étapes. — On sait tous comment ça marche ces plans, illustration de mon dessinateur préféré — Un rêve est forcément quelque chose qui n’existe pas encore, et ce n’est pas parce qu’il n’existe pas aujourd’hui, qu’il n’existera pas demain. Tellement ne dépend pas de nous. On ne peut faire que notre part. Rêver. Mettre un pied devant l’autre, créer notre chemin. Comme le dit Joseph Campbell, si on voit notre chemin tout tracé, ce n’est pas notre chemin, notre chemin se crée dans le moment de l’action.


Et pour en revenir à tellement ne dépend pas de nous, une autre solution de pourrissage de vie avec nos rêves, c’est qu’ils deviennent la seule chose qu’on a en tête et qu’ils nous empêchent de laisser la vie se dérouler. Je ne sais pas vous, mais parfois je suis tellement obsédée par ce que j’ai envie de créer dans un futur plus ou moins lointain que ça m’empêche de laisser ma vie se dérouler. J’essaie de tout contrôler pour créer ce que je désire. Parce que je crois que tout dépend de moi et que je sais tout. Que mes plans sont les meilleurs de l’Univers — sans vouloir me vanter — et qu’il faut absolument que ça déroule comme j’ai prévu parce que c’est la seule façon. Pourtant, on sait vous et moi que la vie… has her way. Et que clairement, elle est bien plus intelligente que tous les êtres humains réunis… donc bon. On est d’accord que se faire confiance ET faire confiance à la vie, c’est un peu beaucoup nous demander, mais que voulez-vous, il paraît que ça marche plutôt bien. Et l’auteure de ce post en est tout aussi retournée que vous de l’admettre. So lâche un peu ta grappe, it’ll be fine.


Ils me pourrissent aussi la vie quand je me fais croire que je ne peux pas les lâcher des yeux une seconde sous prétexte qu’ils risquent de s’évanouir, ou que je risque de perdre de vue pourquoi je me fais vraiment chier à l’heure actuelle. Clairement, mes rêves, et sûrement les vôtres même si je les lâche des yeux pendant la moitié de ma vie, ils restent là. Donc, penser qu’ils vont s’évaporer… est un peu… je n’ai pas envie de dire ridicule, mais quand même un peu. Et, si je me fais autant chier sur le chemin de mes rêves, qu’est-ce qui me dit qu’en fait mon rêve est pas aussi chiant à l’arrivée ? Parce que j’ai comme conviction que si le chemin ne te fait pas te sentir comme tu voudrais te sentir ton rêve réalisé, il y a une couille dans le pâté comme dirait la personne à qui j’ai gentiment piqué cette élégante expression. Si quand j’imagine mes rêves, je me sens légère, détendue et en sécurité, c’est pas la lourdeur, la pression et l’angoisse constante qui vont m’y mener. See what I mean?


On peut aussi avoir peur de perdre nos rêves même lorsqu’ils nous ont apporté tout ce dont on avait besoin. Parce que c’était si long de les atteindre, si génial de les vivre, ou si différent de ce qu’on avait imaginé, on refuse de les lâcher. On croit qu’un rêve doit se garder toute une vie, mais ce n’est pas forcément le cas. Nos rêves évoluent, comme nous, certains restent, certains changent, certains se terminent. Ils peuvent avoir fait leur temps. Et quand c’est la fin, le vide de ce qu’on perd laisse la place à de nouveaux rêves.


La touche finale de se pourrir la vie avec nos rêves : croire qu’on ne les mérite pas. Il y a tellement de choses qu’on ne croit pas mériter. Il y a tellement de choses qu’on s’inflige parce qu’on croit que si on a assez souffert alors on aura enfin le droit de les avoir. Bullshit. On mérite ce dont on rêve parce qu’on est en vie. On mérite nos rêves parce qu’ils sont les nôtres, parce qu’ils sont la manifestation de nos plus belles aspirations dans la réalité. On ne sait jamais comment nos rêves peuvent contribuer au monde. Parfois simplement en montrant qu’un rêve est possible, et qu’il apporte de la beauté au monde. Et si ce n’est pour rien d’autre simplement parce qu’ils nous rendent heureux et qu’ils font de nous de meilleurs êtres humains. At least that’s what I think.


Au final, ce n’est pas tellement nos rêves qui nous pourrissent la vie. C’est plutôt nous qui nous pourrissons la vie avec nos rêves. C’est pas mignon comme tout peut devenir un outil pour nos peurs ? Mais si ça marche dans ce sens, ça veut dire que tout peut devenir un outil pour notre amour et ça, c’est plutôt cool. :)

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