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  • Photo du rédacteurClara BL

Prendre soin de soi - Mais pourquoi?

Je radote avec mes histoires de prendre soin de soi, d’être doux avec soi-même, de s’aimer mieux, non ? J’ai l’impression, mais c’est pas grave, ça me fait simplement me demander à moi-même, mais pourquoi c’est si important que tu radotes autant ?


Parfois, j’ai du mal à répondre. C’est vrai, ça parait tellement superficiel, un peu égoïste, non ? Pas qu’un peu d’ailleurs. Et ça fait très bisounours et moi-moi-moi et mon confort. Pourtant, je crois qu’il y a autre chose derrière ça.


En fait, je crois qu’on confond le soin de soi et le divertissement.


Moment histoire *: Le self-care est apparu dans les années 50 pour redonner aux personnes institutionnalisées un sentiment de valeur personnelle. Il a ensuite été répandu par les communautés activistes — et notamment les activistes noir. e. s qui se battaient contre le racisme — comme une façon de prendre soin de soi en tant que communauté qui n’avait pas accès aux soins, C’était une façon de survivre dans un système qui ne prenait (et c’est toujours le cas) pas soin d’une grande partie de la population.


Aujourd’hui, et c’est mon impression, le self-care est commodifié et pour une partie est à nouveau réservé à une population privilégiée (ça coute un bras d’aller au spa, hein).


Et j’imagine que je ne suis pas la seule à avoir du mal à réconcilier mon envie de faire bouger le monde et mon besoin de m’aimer.

L’amour de soi dont je parle et qui est important, c’est pas un amour de soi toujours confort et paillettes, c’est surtout un chemin vers soi, et ça, c’est loin d’être toujours confortable ! Quand je parle de prendre soin de soi, je ne parle pas d’une autre distraction, je parle d’un engagement et un chemin vers la vie qui est en soi.


Prendre soin de soi, c’est réaliser que personne ne va le faire pour nous (même si on peut se faire aider, encore faut-il savoir comment) et prendre nos responsabilités. C’est devenir adulte. C’est faire le chemin long et parfois difficile, mais aussi libérateur et joyeux d’apprendre à se connaître. C’est aller dans l’inconnu pour beaucoup d’entre nous.


Parce que des gens qui savent ce qu’il leur faut, qui savent quand dire stop, qui savent prendre soin d’eux-mêmes par leurs mots, leurs actions et dans leur relation, ça fait des gens puissants. Ça fait des gens qui découvrent enfin que les ressources elles sont en eux et que pour sauver le monde, il faut d’abord mettre son masque à oxygène.


Ça fait des gens qui ne se contentent plus de substituts à l’amour, à la connexion, et à la liberté dont ils ont besoin en consommant des choses, des gens et des ressources dont ils n’ont ni vraiment besoin, ni vraiment envie. Ça fait des gens qui se posent des questions. Ça fait des gens plus humains parce qu’ils n’ont pas besoin d’écraser l’autre pour obtenir ce dont ils ont besoin, ils savent qu’ils auront toujours ce dont ils ont besoin.


C’est passer du manque et de la peur à la confiance et l’abondance. C’est arrêter d’accepter moins que ce qui est bon pour nous. C’est laisser partir beaucoup. C’est être exigent. e. s — et ça, c’est pas toujours confortable non plus.



Prendre soin de soi, c’est pas le truc fluffy genre va au spa et ça ira mieux (même si pourquoi pas aussi, c’est un outil parmi d’autre, on fait ce dont on a besoin). C’est du boulot — qu’on est pas obligé de faire parfaitement non plus hein !


Ça s’apprend, et j’apprends encore, chaque jour. Mais, je suis persuadée que c’est une chose dont on a crucialement besoin pour vivre la vie qu’on veut, construire le monde de demain et mener les combats qui sont à mener pour ça. Parce que quand on sait prendre soin de nous, alors on peut enfin arrêter de penser à nous et nos peurs et construire ce qui est important.


Je vous dis tout ça parce que c’est important pour la part activiste en moi de construire un monde meilleur, mais prendre soin de soi, c’est aussi se donner l’opportunité d’être bien, d’être joyeux.se, d’aimer sa vie, de mettre la légèreté et du fun dans nos vies, pour côtoyer la douleur, l’incertitude et tout le reste.


Et tout ça, pas parce que ça sert le monde ou les autres, mais parce qu’on existe et que c’est notre cadeau. On a le droit de se sentir bien parce qu’on est en vie. La vie, c’est pas une suite de souffrance et ensuite on meurt (enfin pas que !). La vie c’est joyeux et triste, c’est le bordel et c’est harmonieux.


C’est une possibilité d’être bien avec soi et bien dans sa vie, même si ça n’empêchera jamais d’être triste ou stressé.


J’aime bien qu’on ne soit pas obligé de n’être toujours en train de souffrir pour être belle et beau, pas plus qu’on est toujours obligé de positiver pour être heureux. Prendre soin de soi, c’est le chemin d’être en vie.



Plus d'histoire (en anglais) : https://advice.theshineapp.com/articles/how-you-can-honor-the-radical-history-of-self-care/

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