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  • Photo du rédacteurClara BL

Et si je me trompe?


J’ai le plaisir d’être à la fois anxieuse et déprimée en ce moment, that happens and that’s OKAY. Et s’il y a un truc qui rend mon anxiété bien pire, c’est la peur de me tromper. Combien de fois je me suis posé cette question ? Et si je me trompe ? Et combien de fois elle est venue avec l’idée que ce serait la fin du monde ? Vous aussi ?


Je l’ai dite avant de partir à Londres, et je l’ai dite aussi quand j’ai décidé de revenir en France, je me la pose à chaque fois que j’écris un texte, envoie un message, partage mon opinion, choisis une direction, décide de ce que je vais manger, acheter, si je veux voir des gens ou non, etc, etc.


Des fois, ça devient même un peu ridicule comme cette fois, où pleine de bonne volonté et en me disant que pour une fois c’était pas grave si je me trompais — quelle naïveté —, j’ai décidé de monter ce meuble qui trainait dans un coin de la coloc depuis des mois. Quand ma coloc est rentrée, elle n’était pas très contente parce qu’elle ne voulait pas monter ce meuble. Gloups !


Ce que j’imagine une personne « normale » — normalité toute relative, on est d’accord — faire : s’excuser, proposer de démonter le meuble, recueillir une réponse et agir en conséquence puis passer à autre chose.


J’ai fait tout ça — il y a du progrès !! — juste avant d’être attaquée par une crise d’angoisse. Je crois que je me suis retrouvée sur le sol de la cuisine à ne plus trop savoir si c’était la fin du monde ou non, genre : « Mon Dieu, j’ai fait la boulette du siècle, je vais plus pouvoir rester à l’appart, elle va plus jamais vouloir me parler, je suis une personne horrible, j’aurais dû lui demander, pourquoi je fais des trucs sans réfléchir, je suis stupide, c’est pas possible, etc, etc » Tout ça pour vous dire que je préfère réfléchir avant de faire quelque chose parce que clairement l’idée même de me tromper surtout quand ça implique d’autres gens me donne des vertiges.



Est-ce que c’est encore pire quand on y met toute notre bonne volonté ? Maybe.


Imagine, tu as 5 ans. Tu veux faire un dessin à tes parents parce que tu les aimes et que c’est comme ça que tu leur montres, ils te disent même qu’ils veulent un éléphant. Toi, tu vas leur préparer le plus beau dessin que tu as fait à ce jour, avec la plus belle girafe que tu peux imaginer. Oui, parce que peut-être que tu as toujours confondu un éléphant et une girafe ou tu sais plus comment dessiner un éléphant. Rien de grave quoi. Tu as 5 ans après tout, on s’attend à ce que tu te trompes sur ce genre de choses.



Il y a tout un tas de citations — Et vous savez peut-être comme j’aime les citations — qui disent des trucs du genre soit on réussi, soit on se plante et on apprend. Laissez-moi vous dire qu’on peut apprendre des choses bien différentes en fonction de notre environnement !


Imagine la suite. Tu retournes vers tes parents avec tout l’amour que tu as mis dans ton dessin, et…. « T’as cru que c’était un éléphant ? Mais enfin, c’est pas compliqué un éléphant c’est gros, une girafe c’est grand. Tu fais n’importe quoi chéri, fais un peu attention. » OUCH !


Tu arrives avec le cœur grand ouvert, en donnant le plus beau de ce que tu as fait et au lieu de la tendresse pour ton erreur, de la reconnaissance de tout l’amour que tu as mis dans ton dessin, tu reçois… pas ça. Peut-être de l’humiliation, ou du mépris, de la colère, de la déception ou de l’inquiétude.


Beaucoup de choses qui te font te dire que peut-être il y a quelque chose qui ne va pas dans ce que tu fais, et qui va facilement se transformer en quelque chose qui ne va pas dans ce que tu es. On a tous des histoires comme ça, non ? Des toutes petites choses du quotidien et des moments plus violents.


Alors, on se protège. On décide de s’en foutre, de ne plus contribuer, de ne plus essayer, de faire plaisir à tout le monde tout le temps pour être sûr. e qu’il n’y a pas de problème avec nous, de ne plus se montrer comme on est. Il y a tellement de possibilités de me tromper, d’être décevant.e, énervant.e, ridicule pour moi-même d’abord et pour les autres, que des fois, I’d rather do nothing. Et parfois, c’est exactement ce qu’il y a à faire. Rien.


Je crois que nous avons tous en nous l’envie que notre vie et nos choix contribuent, pour nous et pour les autres. Et quand ça ne contribue pas, c’est dur.

On oublie qu’on est tous des petites parties de l’Univers et qu’on a tous notre rôle à y jouer, même quand c’est semble-t-il en faisant des choses que les autres — ou nous-mêmes — jugeons comme des erreurs.

Et vous savez quoi ce meuble que j’ai monté, finalement, il est resté à l’appart pour les suivants parce que ma coloc n’avait pas envie de l’avoir. C’était tellement pas grave.


Mais j’ai appris comme beaucoup d’entre nous que les erreurs, c’est grave. Ça fait de nous des nul.les ou des méchant.es. Parce que parfois ce qu’on croit être bien, ne contribue pas. Parce que parfois on ne peut pas faire autrement que se protéger et notre amour est caché derrière les barricades, alors personne ne le voit malgré tout ce qu’on fait pour le partager. Mais c’est pas grave vraiment. On peut toujours faire différemment demain. On apprend après tout. Toute notre vie.


Alors, on peut apprendre à faire ce que notre entourage n’a pas toujours fait pour nous. Oh tu as fait une girafe ! Et rire tendrement de notre erreur, parce que la vie est drôle en vrai, quand on regarde. Why so serious. Elle est très belle cette girafe, merci beaucoup pour ton application.


L’amour s’en fiche de la forme, il est le même dans une girafe ou un éléphant. Parfois, on peut le voir, parfois pas. Et puis, on peut repartir essayer un éléphant, tout heureux.se que notre amour soit reconnu, et encore plus content.e d’essayer de contribuer un peu mieux avec une forme qui parle plus à quelqu’un qu’on aime. Et peut-être qu’on arrivera à faire un éléphant. Peut-être pas. Pas cette fois. Pas dans dix ans. Peut-être jamais. Mais il parait que c’est le processus qui compte.


Et parce que j’apprends le processus, j’essaie de contribuer à ma façon dans votre processus. En vous accompagnant en individuel, en atelier, en créant des choses pour vous. Être accompagné.e aide à faire plus joyeusement des erreurs parce que quelqu’un nous aidera toujours à y voir l’amour. At least, c’est vrai pour moi.



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